ON PARLE DE NOMAD'THERAPEUTE CHEZ LE FABRIQUANT DE CAMPING CARS PILOTE
Rencontre avec Nomad’Thérapeute
Interview du fabriquant de camping cars PILOTE
Jacqueline Montagnini est thérapeute depuis plus de 30 ans et elle a décidé il y a quelques années d’exercer son métier de manière Nomade…. Fidèle à la marque Pilote depuis son 1er First, elle vient de changer son Profilé P626D pour un modèle intégral plus grand. Découvrez sa vie de professionnelle nomade.
Quelle a été la motivation initiale derrière la création de Nomad’Thérapeute et comment cette idée a-t-elle évolué depuis ?
Origines et inspiration
« C’est vraiment par hasard, au fil des étapes des personnes me demandaient ce que je fais comme métier, à force d’expliquer continuellement la même chose j’ai trouvé opportun de l’écrire directement sur mon camping-car.
J’avais déjà eu l’idée de me déplacer en camping-car mais je ne voulais pas fermer mon cabinet. Il fallait une idée et celle de faire de la téléconsultation tout en voyageant a été le socle de base. Ensuite est venue l’intention pour les camping caristes, parce que ceux que je rencontrai m’interrogeaient régulièrement sur mon métier. »
Vous venez d’acquérir un Pilote G690C, pourquoi ce modèle ? En quoi est-il le véhicule parfait pour vous ?
Du profilé à l’intégral, mais toujours en Pilote !
« J’avais précédemment un Pilote P626D mais j’ai constaté à l’usage que le lit pavillon en lit principal ne convenait pas à mon mode de vie. Pour mes consultations je préfère avoir tout en place et pouvoir retrouver mes équipements dès le matin pour reprendre mes rendez-vous au plus vite.
Je fais le choix d’un modèle intégral G690C, modèle 50 ans pour plus de confort et disposer de place pour accueillir les patients ou clients. Je suis handicapée d’un bras et j’ai besoin de repos pendant les trajets, il était important pour moi d’avoir un lit fixe pour pouvoir me reposer sur les longs trajets.
Le G690C est le véhicule qui me convient le mieux ! »
Pouvez-vous détailler l’aménagement spécifique de votre camping-car pour les consultations thérapeutiques et comment cet espace répond aux besoins de vos patients ?
Équipement et logistique
« J’ai fait ajouter un convertisseur pour avoir assez de prises électriques en 220 V du côté salon. J’ai également une batterie lithium et des panneaux solaires, qui sont d’origine pour l’autonomie où que je sois.
La consultation en ligne
« En ligne cela me permet de voyager, me détendre, prendre de la distance par rapport à mon métier. Profiter d’endroits magiques en conciliant le plaisir et le travail. Je peux me baigner dans l’océan le matin par exemple, revenir faire une ou deux consultations et repartir me dorer sur la plage. Les patients ne savent pas où je suis et selon les personnes je floute le fond de l’écran. »
Comment adaptez-vous votre approche en fonction des besoins spécifiques de votre public nomade ?
Public et besoins
« C’est comme au cabinet sauf que c’est en discutant sur l’aire que naturellement les questions émergent et tout le monde trouve l’idée remarquable et veulent prendre rendez-vous. Je fais en sorte d’avoir une pratique tant qu’ils sont sur site quitte à poursuivre en téléconsultation les jours suivants.
Pouvez-vous décrire les types de situations ou de problématiques les plus courantes parmi les camping-caristes qui sollicitent votre aide ?
Jusqu’à maintenant les demandes ont été :
- Phobie scolaire pour une enfant (hypnose)
- Peur de prendre l’avion (hypnose/ Tipi)
- Perte d’un fils (thérapie / hypnose / Ritmo)
- Arrêt du tabac / de l’alcool (hypnose)
- Troubles obsessionnels compulsifs (hypnose)
- Problèmes dans le couple (coaching)
- Absence de projet retraite (thérapie)
- Stress, angoisses et anxiété (hypnose / thérapie)
- Perte de sommeil (hypnose) …..
Comment votre expérience en tant que camping-cariste influence-t-elle votre approche thérapeutique et votre connexion avec vos patients nomades ?
Expérience personnelle
« Je les aborde comme tout en chacun en parlant de l’aire, du camping-car, je rends ou l’on me rend service et la discussion vient comme cela. Parfois ce sont les personnes qui voient la plaque sur le camping-car et elles viennent spontanément me poser des questions ou veulent savoir si je peux faire quelque chose pour leurs difficultés.
Mon expérience en tant que camping cariste je ne crois pas que cela influence, les gens sont plutôt charmés par le concept et le fait de rencontrer un thérapeute de façon aussi inédite. Ils sont aussi rassurés car ils me voient naturellement et je crois que cette simplicité les touche.
Néanmoins, le fait d’avoir aussi un camping-car créer nécessairement un début de lien d’intérêt commun… le lien thérapeutique vient ensuite et souvent les gens se livrent spontanément. »
Comment votre parcours personnel a-t-il façonné votre approche thérapeutique et votre engagement envers la santé mentale des camping-caristes ?
Développement personnel
« Excellente question. Je suis une ancienne éducatrice spécialisée (15 années) puis cadre et directrice de plusieurs établissements du secteur social et médico-social (17 ans manager de transition) puis j’ai fait l’expérience d’un burn-out à 48 ans et j’ai profité de cette période pour faire des recherches sur les alternatives à cette problématique.
Je décide de calmer le jeu et réduire la voilure, je me fais accompagner en coaching personnel et de là me viens l’idée de faire cela pour des particuliers. J’imagine alors un concept de plusieurs compétences/techniques pour un même patient et depuis 7 ans l’âge progressant, mes enfants quittent la maison et cela me donne envie de racheter un camping-car et m’occuper de moi, profiter de la vie. Comme je n’ai pas l’âge de la retraite, je décide de faire 1/3 temps hors le cabinet et 2/3 en présentiel. Il est possible que lorsque j’aurai suffisamment de notoriété je laisse le cabinet pour ne faire qu’en camping-car.
L’engagement vers la santé mentale (depuis 30 ans) c’est mon métier d’origine… en écoutant les camping caristes j’ai compris qu’ils transportent leurs problèmes avec eux et au final le concept fonctionne très bien car ils peuvent concilier, détente, loisir et prise en charge thérapeutique, le luxe à portée ! »
Comment combinez-vous les techniques de l’hypnose, de la sophrologie et du coaching dans votre pratique thérapeutique ?
Approche et méthodologie
« Ah ça, c’est l’expérience de 30 ans d’accompagnement et j’essaie surtout au premier rendez-vous de faire une anamnèse qui va me permettre de comprendre la situation. Ensuite je fais une proposition à partir de mes différents outils, un devis et un programme d’accompagnement personnalisé.
Chaque pratique est indépendante mais je peux avoir un plan avec deux ou trois séances d’hypnose puis un coaching sur plusieurs semaines et de la sophrologie. Tout va dépendre du besoin de la personne et bien sûr de son budget. Je ne vends rien qui ne soit pas utile à la personne."
Quels sont les défis spécifiques auxquels vous êtes confrontée lors des consultations en camping-car par rapport à celles en cabinet ?
« Le fait que ce public bouge et je dois être performante rapidement pour potentiellement passer ensuite à la téléconsultation lorsque les personnes se déplacent. »
- La météo, j’ai compris récemment qu’une séance de sophrologie avec la pluie ce n’est pas possible, car trop de bruit sur la cellule.
- Les animaux, j’ai un chat dans mon camping-car et parfois ce sont les clients qui ont un animal, or pour l’hypnose notamment, il faut être au calme et ne pas être dérangée.
- La disponibilité des personnes, celles qui font du tourisme et n’avaient pas forcément envisagé une séance de thérapie sur leur le lieu de stationnement.
- La wifi, parfois la connexion coupe.
Quel genre de feedback ou de résultats avez-vous observé chez vos patients depuis le lancement de Nomad’Thérapeute ?
Évolution et impact
« Les résultats sont immédiats en hypnose notamment, c’est comme au cabinet. Je n’ai pas encore eu le réflexe de faire témoigner ces personnes, votre question m’incite à développer cet angle. Il m’est arrivée des situations insolites comme d’être embourbée dans le sable (tout l’avant) à Mimizan, tout le monde vient m’aider en posant des câbles sous le camion et en poussant à l’avant puis à la fin je parle avec une dame qui pleure dans mes bras car elle vient de perdre son fils et me dit j’ai besoin de quelqu’un comme vous pour m’accompagner.
Comment mesurez-vous l’impact de votre travail en constatant des changements chez vos patients ?
« Je n’ai pas assez de recul, j’ai commencé cet été, pour l’hypnose on le voit quasi immédiatement à la fin.
En général je garde un lien avec tous mes patients et leur demande de m’envoyer un sms pour me dire les effets au bout de 2 ou 3 jours. »
Quels sont vos projets à long terme pour Nomad’Thérapeute et comment envisagez-vous son évolution dans les années à venir ?
Élargissement de l’action
« Malheureusement je ne parle pas Anglais ni Allemand mais je pense que ce projet mériterait d’être développé et je réfléchis à cette perspective. Néanmoins les aires de camping-cars ont un principe qui est de faire travailler le commerce local alors je dois être vigilante à respecter ces valeurs et principes là où je suis stationnée. »
Perspectives futures
Peut être animer des groupes de camping caristes sur des séjours tout en conciliant le suivi thérapeutique et des techniques de relaxation, de détente, de mieux être. Prendre le temps lors d’un séjour pour s’accorder des séquences de groupe de parole et se délivrer de poids, problèmes, difficultés en partageant et en ayant le retour d’expérience d’autres personnes. Faire l’apprentissage de la sophrologie en marchant ou en pleine nature, sur l’aire et s’initier à cette technique pour améliorer son sommeil, retrouver le calme, gérer son stress mais aussi des douleurs etc.
Article sur le site PILOTE : https://www.pilote.fr/vos-histoires/interview-nomadtherapeute
